Saleye n’est pas un élève… C’est un petit garçon qui a mon âge.
Il ne m’a jamais regardée.
Jamais regardé mes cheveux,
jamais regardé mes bras,
jamais regardé mes habits,
jamais écouté mes histoires,
jamais mangé mes crêpes,
jamais regardé mes dessins,
jamais accepté mes cadeaux,
jamais senti mon odeur.
Ferme les yeux.
Un jour, au piano, assise, je joue puis je m’arrête.
Il est à côté et le son vibre. Ses yeux s’ouvrent sur moi.
Comme si ça avait ouvert un bout de lui.
Ou mes mains.
Et Saleye regarde mes cheveux,
regarde mes bras,
regarde mes habits,
écoute mes histoires,
mange mes crêpes,
regarde mes dessins,
accepte mes cadeaux, et
connaît mon odeur.
Depuis j’ai comme ses yeux imprimés là.
C’est ça, les mains quand elles sont douces.
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