Ce qui est incroyable avec Elaïde, c’est qu’elle a exactement les mêmes mains que moi, le même background familial, et la même introversion.
Voir ces mains, ces longs doigts sur une main encore mince, sans structure pianistique, que j’avais perdues de vue depuis si longtemps… J’ai presque peine à lui demander de les former. J’ai un amour infini pour elles, les mains « faciles » du piano, celles qui ont fait dire à tant de monde « tu es faite pour le piano, toi ! ». Ces mains qui ont été les miennes et que j’ai depuis apprivoisées.
Voir ces mêmes hésitations, cette fragilité à montrer ce qu’elle fait, et pourtant je le sais, toute la puissance qu’elle a. J’ai la même larme que celle de mon compagnon qui me voit dans ma toute-puissance lorsque je suis chez nous, puis qui me voit comme m’évaporer dès que l’altérité arrive. La sensation d’un trésor à jamais secret.
La fragilité n’est pas là où on le croit. Ce n’est pas elle qui est fragile, regardez bien, c’est une fierté pudique, tout simplement. Ce n’est pas elle qui est fragile, c’est notre lien. Sa confiance en moi pourrait se briser facilement, c’est un privilège qui pourrait m’être retiré au premier faux-pas. Car elle a tant de respect pour elle-même qu’elle ne me laissera pas l’abîmer.
En me demandant de l’accepter, elle me demande de continuer de m’aimer et de m’accepter aussi.
« Eh, regarde-toi, c’est beau, non ? »
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